On demande pas grand chose pourtant

« Nous, artistes salariés, voulons vivre de notre travail, de sa rémunération et de nos droits »

Le communiqué du SNLA ci dessous :

Le 12 décembre 2008

ASSEZ, ça SUFFIT !

ça suffit ! à chaque renégociation de la convention nationale
d’assurance-chômage, nos annexes 8 & 10 sont menacées,
ça suffit ! des dizaines de milliers d’entre nous sont plongés chaque jour dans
l’angoisse et le plus grand dénuement faute d’assez de boulot ou le cas échéant,
d’indemnités chômage ;
ça suffit ! d’années en années notre pouvoir d’achat baisse, parce que nos
salaires ne sont pas augmentés, même pas de l’indice INSEE (à l’exception
notable des Théâtres privés parisiens et des Tournées) ;
ça suffit ! nos conditions de travail se dégradent jusqu’au point de vouloir
découper en morceaux nos répétitions,
ça suffit ! de vouloir nous faire faire autre chose que notre métier…

Le 16 décembre 2008, nous manifesterons pour la défense des annexes 8 & 10
et pour la défense de nos emplois, de nos salaires, de nos conditions de travail
et de nos conventions collectives

Le 31 décembre, la convention nationale d’assurance-chômage actuelle arrive à
son terme. Le régime général est actuellement renégocié. Le Medef veut obtenir
une baisse des cotisations chômage, notre salaire différé. Du fait de la « crise
», les restructurations, les fermetures d’entreprise se succèdent; il faut donc
une meilleure indemnisation pour un plus grand nombre de bénéficiaires. Pour
l’instant, il n’a pas été question des annexes 8 & 10. Ce que nous savons en
revanche, c’est ce que nous vivons. Depuis 2003, plus de 30 000 artistes ont été
« rattrapés » par les fonds « provisoire » puis « transitoire ». Ces fonds
n’existent plus. Depuis le 1er avril 2008, chaque jour, par dizaines, artistes
et techniciens perdent leur indemnisation par l’assurance-chômage entre leurs
contrats de travail. Le très officiel « Bilan du plan de professionnalisation et
de structuration du secteur du spectacle vivant et enregistré » prévoit qu’au
1er janvier 2009, plus de 22 700 salariés-intermittents seront concernés par la
nouvelle « Allocation de fin de droits » de 30 euros par jour versée entre 2 et
6 mois. Une honte !

Comme tous les salariés, professionnels du spectacle, nous voulons vivre de
notre travail et de nos droits.

Nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail et tous nos droits sont
menacés.

Depuis 3 ans, sur injonction des ministres Larcher et Donnedieu de Vabres, nos
conventions collectives sont renégociées.
Où en sommes-nous ?
– les artistes-interprètes ont été exclus du champ de la nouvelle convention
collective de la production audiovisuelle
– les patrons du cinéma ont dénoncé notre convention collective qui s’appliquait
et nous protégeait depuis 1967
– le secteur des Tournées est menacé. Certains veulent purement et simplement
supprimer les dispositions conventionnelles en vigueur
– la convention collective des entreprises artistiques et culturelles (Théâtres
Nationaux, Centres Dramatiques Nationaux, Scènes Nationales, Compagnies
subventionnées) est massacrée :
-> nous perdons notre garantie mensuelle de rémunération
-> des 30 représentations d’usage, nous passons à une semaine garantie !
-> nos répétitions pourront être saucissonnées. Une semaine par-ci, une semaine
par là, sur une période pouvant aller jusqu’à 3 mois ½ voire 4 mois ! Pas
seulement avec les Compagnies comme c’est déjà le cas mais partout, dans les TN,
CDN, SN.
-> même dans le cas d’une reprise espacée de plus d’un mois, un vrai service de
répétition nous est refusé
-> le temps passé en déplacement pour les tournées n’est plus entièrement payé

Dans de telles conditions, quel travail pourrons-nous faire, pour quel théâtre
?
C’est le cour même de nos métiers qui est attaqué, c’est la création qui est
menacée ! Tout au long de la négociation, sur bon nombre de points, les
syndicats SNLA-FO et SFA-CGT ont fait front commun, limitant ainsi la casse.
Pour les artistes chorégraphiques, l’unité la plus large, FO, CGT, CFDT a permis
d’obtenir satisfaction sur un certain nombre de points. Pourtant, globalement,
les nouvelles dispositions de la Convention collective nationale des entreprises
artistiques et culturelles (CCNEAC) représentent un recul considérable. Unanime,
le Conseil national du SNLA-FO réuni le 12 décembre 2008 a décidé de refuser de
cautionner une telle casse et ne signera pas ces nouvelles dispositions.

LE COUR MÊME DE NOS MÉTIERS EST ATTAQUÉ : ASSEZ ! CA SUFFIT !

le 16 décembre, nous manifesterons pour la défense des annexes 8 & 10, pour le
retour à toutes les dispositions Assedic confisquées d’années en années ; nous
manifesterons pour la défense de nos métiers d’artistes interprètes ; pour la
défense de l’emploi, de notre statut de salarié, de nos conventions collectives
actuelles et de tous les droits qu’elles garantissent.

A Paris : MANIFESTATION à partir de 13h30,
Rdv Bd des Invalides, métro Varenne
A Montpellier : MANIFESTATION à partir de 11h30
Rdv à l’Opéra-Comédie
A Marseille : MANIFESTATION à 10h
devant le siège du MEDEF, Place du Général de Gaulle

Fraternellement,

http://www.snla-fo.com

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